Nouveau Pacte, LOM et son plan fret ferroviaire, transition écologique :à partir de quel état, et avec quels objectifs ??
Séance animée par Gilles Dansart
Olivier DEPREZ, Directeur Général LINEAS expose au nom de l'AFRA la situation du fret ferroviaire en France; il montre bien comment les atouts du fret ferroviaire, notamment écologiques ne peuvent pas être mis à la disposition du marché par le jeu des nombreux "irritants" qui freinent son développement; pourtant il existe des facteurs d'optimisme et il en résulte des sentiments "d'ambivalence" chez les opérateurs, qui continuent pourtant à agir.
Claude FAUCHER, Délégué Général de l'UTP fait une synthèse des différents domaines où des négociations sociales vitales sont en cours: niveau national, pour les retraites, niveau branche ferroviaire pour la suite de la convention collective, niveau entreprises pour les accords d'entreprise
La chimie est un client important du fret ferroviaire : Pascal BOEUF, Groupe SOLVAY, nous a présenté les attentes de ce secteur économique, représentatif des besoins de tous les chargeurs intéressés par le développement du fret ferroviaire.
Gottfried EYMER, PDG de ECR présente un sujet particulier,les enjeux du développement de l'offre P400, qui en fait est figuratif du potentiel, mais aussi des blocages du fret ferroviaire. Pouvoir permettre le passage de wagons classiques portant des remorques routières P 400 permettrait un report modal notable et une recette de péages supplémentaires pour SNCF Réseau contribuant à l'amortissement des travaux nécessaires
L'évolution du Fret SNCF est en fait une composante de l'évolution bien plus large du fret ferroviaire à la SNCF, puisque Fret SNCF représente moins de la moitié du chiffre d'affaire de cette activité. Sylvie CHARLES,DG Transport Ferroviaire et Multimodal de SNCF a montré les axes de progrès potentiels importants qui vont être mis en oeuvre, en même temps que des réformes de structure et d'organisation complexes et sensibles; en 2020 Fret SNCF jouira d'une autonomie complète et aura intégré les fonctions nécessaires à son activité (maintenance, et social notamment)
A ce stade, on doit se demander quelles actions envisage l'Etat pour le fret ferroviaire. Julien MATABON,Sous-directeur des transports ferroviaires à DGITM a montré tout ce qui a déjà été fait...et tout ce qui reste à prévoir dans le cadre du futur "Plan stratégique"
Gilles DANSART et les intervenants sont rejoints par Yves-Marie LAURENT Directeur Supply Chain de VIVESCIA pour débattre de la question qui s'impose après les présentations de la situation du fret, des besoins à satisfaire, et des mesures limitées prévues à ce jour:"Le nouveau cadre légal, règlementaire, économique va-t-il permettre un redémarrage sain du fret ferroviaire ??"
Mais avant de traiter la question dans son ensemble, Y.M Laurent décrit les difficultés au quotidien d'un bon client du fret ferroviaire. Vivescia expédie en Champagne un million de tonnes de céréales, et contribue à la maintenance des capillaires par un péage supplémentaire de 2€/tonne...mais cela ne lui vaut pas un traitement de faveur: consignes de sécurité anachroniques pour la circulation des trains , heures d'ouverture des gares incohérentes, travaux mal maîtrisés. Il espère beaucoup de la cession de la ligne Amagne Challerange aux collectivités locales intéressées.
Le débat continue sur la question posée; en résumé les intervenants constatent que les pays dont la part modale ferroviaire se développe (Allemagne - Autriche-Suisse- Scandinavie) sont systématiquement ceux dont les gouvernements mettent en œuvre dans la durée des plans d'actions concertés en faveur du report modal. A ce jour, la France fournit l'exemple inverse. C'est tout l'enjeu du futur plan stratégique!